Vers la fin de la quinzaine, Bernadette apporta courageusement au curé Peyramale ce message : « Allez dire aux prêtres de faire bâtir une chapelle et qu’on y vienne en procession.»
Elle fut reçue par l’une des plus célèbres et plus foudroyantes colères du curé, homme généreux entre tous, mais au sang chaud.
Il était secrètement écartelé : attiré par ces apparitions dont le bénéfice s’imposait au confessionnal par un afflux de conversions ; et inquiet, car la presse et la société bourgeoise ironisaient sur cette tocade populaire autour d’une « hallucinée ».
A peine avait-elle prononcé le mot « procession » que l’avalanche déferla. Elle dut partir sans avoir pu rouvrir la bouche. Elle retourna pourtant le jour même.
Le curé de Lourdes ne veut savoir qu’une chose : le nom de la Dame. Il exige en plus une preuve : voir fleurir en plein hiver le rosier de la Grotte. (René Laurentin et Dom Bernard Billet. « Lourdes »)
« La demande de construire une chapelle ouvre donc à la célébration des sacrements de l’Église, qui sont tous célébration de l’Alliance nouvelle et éternelle scellée sur la croix dans le sang du Christ Jésus, le Sauveur du monde. Par cette demande de construire un sanctuaire, le trésor de la Grotte, la source, se déploie par l’annonce de la Parole dans ce qui est le cœur de la vie du sanctuaire. » (Livret thème d’année pg 17)
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Pour méditer
« Voulez-vous avoir la bonté de venir ... », disait la Sainte Vierge à Bernadette. Cette invitation discrète, qui ne contraint pas, qui s’adresse au cœur et sollicite avec délicatesse une réponse libre et généreuse, la Mère de Dieu la propose de nouveau à ses fils de France et du monde. Sans s’imposer, elle les presse de se réformer eux-mêmes et de travailler de toutes leurs forces au salut du monde. Les chrétiens ne resteront pas sourds à cet appel; ils iront à Marie. Et c’est à chacun d’eux qu’au terme de cette Lettre nous voudrions dire avec S. Bernard : «Dans les dangers, les angoisses, les doutes, pense à Marie, invoque Marie. En la suivant, impossible de s’égarer ; en la priant, de te décourager ; en pensant à elle, d’errer. Ta main dans la sienne, pas de chute ; sous sa protection, pas de crainte ; sous sa conduite, pas de fatigue ; avec son appui, tu touches au but. ». (Sermon II sur la Vierge Marie). Lettre encyclique de sa sainteté le pape pie XII Le pèlerinage de lourdes 2 juillet 1957